La liaison ferroviaire de nuit populaire en Europe est interrompue


Alors que les trains de nuit connaissent un regain d’intérêt en Europe,
plusieurs opérateurs annoncent la fin de certaines liaisons. La connexion
entre Berlin et Stockholm via Hambourg, opérée par les chemins de fer
suédois (SJ), sera supprimée en juillet 2026, marquant un nouveau revers
pour le transport ferroviaire nocturne.

– Les chemins de fer suédois (SJ) mettront fin à leur liaison nocturne
Berlin-Stockholm en juillet 2026, faute de subventions.
– Cette décision intervient alors que plusieurs pays européens réduisent
ou suppriment leurs soutiens financiers aux trains de nuit, malgré leur
popularité croissante.
– Des opérateurs privés, comme Snälltåget, pourraient cependant étendre
leurs services pour compenser ces suppressions.

Le trajet en train de nuit, autrefois délaissé au profit du transport
aérien bon marché, séduit de nouveau de nombreux voyageurs européens. Il
permet d’arriver à destination le lendemain matin, sans culpabiliser quant
à l’empreinte carbone, contrairement aux vols. Le réseau européen de trains
de nuit, soutenu par les chemins de fer autrichiens (ÖBB) et des
prestataires privés, s’est considérablement développé ces dernières années,
desservant des villes comme Rome, Budapest ou Cracovie.

Cependant, la viabilité économique de ces lignes repose souvent sur des
subventions publiques. En Suisse, le financement d’une liaison nocturne
entre Zurich et Barcelone, prévue pour décembre 2024, a été annulé par le
Conseil fédéral, privilégiant les trains à grande vitesse. De même, la
France a décidé de supprimer ses subventions pour la ligne reliant Vienne
et Berlin à Paris, qui prendra fin en décembre 2025. Ces décisions
politiques soulèvent des inquiétudes quant à l’avenir des trains de nuit
dans plusieurs pays.

La compagnie ferroviaire suédoise SJ a annoncé la fin de son service
EuroNight reliant Berlin et Hambourg à Stockholm, opérationnel depuis
septembre 2022. L’accord contractuel avec l’autorité suédoise des
transports prendra fin le 31 juillet 2026, date à laquelle les subventions
annuelles de 95 millions de couronnes suédoises (environ 8,6 millions
d’euros) cesseront. « Même si nous avions beaucoup de passagers et que le
train était souvent complet en haute saison, ce n’est certainement pas
rentable pour SJ si l’on exclut le soutien de l’État », a expliqué Christer
Litzell, directeur général de SJ, au portail jarnvagar.nu. « Même avec le
soutien du gouvernement, cela ne constitue pas une source de revenus
significative pour nous. »

Cette décision a suscité la colère de certains élus. « Il faut un temps
incroyablement long pour changer les comportements en matière de voyage,
mais maintenant ils ont enfin réussi à démarrer et il y a beaucoup de
demande », a déploré Linus Lakso, député, auprès du portail di.se. Le
ministre suédois de l’Infrastructure, Andreas Carlson, a toutefois minimisé
l’impact, affirmant que les voyages en train en Europe resteraient
possibles. Il a également mis en avant l’ouverture prochaine de la liaison
fixe du Fehmarnbelt, qui devrait raccourcir les temps de trajet entre le
Danemark, l’Allemagne et la Suède, bien que sa complétion soit encore
incertaine et prévue pour 2029 au plus tôt.

La suppression de la ligne SJ pourrait cependant bénéficier à des
opérateurs privés tels que Snälltåget. Cette compagnie propose déjà une
liaison nocturne de Dresde, via Berlin, jusqu’à Stockholm. Snälltåget avait
précédemment réduit ses départs en raison de la concurrence de SJ, mais la
fin du service de cette dernière pourrait l’inciter à étendre ses offres. «
Si SJ ne conduit pas, nous conduirons davantage », a déclaré Marco
Andersson, directeur commercial de Snälltåget, à di.se. « Nous avons déjà
soumis une demande pour opérer également en novembre et décembre de l’année
prochaine. » Actuellement, Snälltåget opère de manière saisonnière, avec
des départs plus fréquents en été.

Le chantier du tunnel du Fehmarnbelt, destiné à relier l’île allemande de
Fehmarn à l’île danoise de Lolland, avance lentement. D’un coût estimé à
55,1 milliards de couronnes suédoises (environ 7,4 milliards d’euros), cet
ouvrage devrait, à terme, faciliter les liaisons ferroviaires entre la
Scandinavie et l’Europe continentale. Néanmoins, les retards accumulés
alimentent les doutes quant à son ouverture effective à la date
initialement prévue.
Source : La dernière heure

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