Berlin-Paris. Entre grèves, travaux, et déraillement : un redémarrage plus compliqué que prévu


Les chemins de fer autrichiens (ÖBB), exploitants des ‘Nightjet’, ont
suspendu pour trois semaines jusqu’à la mi-mars les liaisons entre les deux
capitales. En cause : des travaux sur l’infrastructure ferroviaire en
Allemagne.

Au moment du lancement en grande pompe, le 12 décembre dernier, trois
liaisons par semaine étaient prévues avec départ les mardis, jeudis et
samedis de Paris et les lundis, mercredis et vendredis de Berlin. Le
service devait devenir quotidien à partir d’octobre 2024.

“C’est un symbole dont on a besoin en ce moment. C’est un symbole positif,
écologique et européen”, avait lancé Clément Beaune, ministre délégué aux
Transports, à l’époque lors du voyage inaugural.

Outre cette suspension, les difficultés rencontrées sur cette ligne
s’accumulent.

“Nous avons eu de nombreuses annulations dernièrement et nous le
regrettons”, a confirmé ÖBB par mail à l’AFP.

“Les clients seront indemnisés conformément aux règles générales relatives
aux droits des passagers et seront bien entendu remboursés”, a-t-il ajouté.

Du côté de la SNCF, on invoque “une conjonction de raisons” avec les
travaux sur le réseau mais aussi un “mouvement social des conducteurs en
Allemagne”. “Se sont ajoutées des perturbations temporaires liées au
déraillement d’un train de fret en Grand Est”, a indiqué le groupe
ferroviaire français.

Ont ainsi été annulées des liaisons entre le 9 et le 11 février en raison
de travaux à Mannheim, puis entre le 12 et le 16 après le déraillement du
train près de Metz.

Les grèves en France, puis à nouveau des travaux en Allemagne ont eu raison
du trafic entre le 16 et le 20 février.

Un Franco-Allemand Jan Krewer, 33 ans, qui avait réservé une cabine pour
lui et sa compagne au départ de Paris dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9
février, a témoigné de ces difficultés. Prix: 500 euros l’aller simple pour
deux.

“J’étais un enthousiaste du train de nuit Paris-Berlin et j’étais navré
quand il s’était arrêté il y a dix ans”, raconte-t-il à l’AFP. Le jour même
du départ, il reçoit un SMS de ÖBB faisant part d’un problème technique et
proposant un itinéraire alternatif avec changement à Mannheim (centre de
l’Allemagne).

“L’expérience romantique” espérée par M. Krewer se transforme en cauchemar:
ils arrivent à Mannheim à 22H30, errent dans la gare et les rues désertes
de la ville rhénane jusqu’à 02H30 du matin avant de pouvoir prendre un
train pour Berlin.

“Nous étions une centaine avec des familles et des enfants en bas âge,
échoués. Aucune salle n’était ouverte pour nous recevoir, même les
toilettes publiques étaient fermées pendant un moment”, raconte-t-il. “Vu
le prix, on s’attend à avoir un encadrement un peu plus conséquent”,
ajoute-t-il.

Depuis, il a rempli un formulaire de plainte auprès de ÖBB mais attend
toujours la réponse.

Selon Trainscanner, une plateforme de réservation de voyages en train en
Europe, la compagnie autrichienne s’est d’ailleurs mise au “yield
management” en 2024, soit l’adaptation du prix du billet en fonction de la
demande.

“Certains tarifs peuvent varier du simple au double (…) en fonction de la
demande, de la disponibilité et de la période”, a écrit son fondateur Marc
Sahuguet dans un poste publié sur LinkedIn.

Source : GEO

Catégories :

Aucune réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *