Le train de nuit Paris-Toulouse face au défi des travaux


Les voyageurs du train de nuit Paris-Toulouse vont devoir s’adapter. Du
fait d’importants travaux sur le réseau SNCF en Occitanie, suppressions et
changements d’horaires sont à prévoir au début de l’année 2025. Un
collectif d’usagers y voit une possible mise en danger d’une ligne
particulièrement fréquentée.

Sur janvier-février 2024, le train de nuit Paris-Toulouse a enregistré un
taux de remplissage de 87%. C’est dire l’engouement des voyageurs sur cette
ligne desservie de manière quotidienne. Mais voilà, avec les travaux
d’aménagements pour la LGV entre Toulouse et Bordeaux ou encore sur la
ligne POLT, des changements sont à prévoir dès janvier 2025. “Sur des
longues périodes, il prévoit de les annuler toutes les semaines sur
Latour-de-Carol et de les maintenir que deux fois par semaine à des
horaires très, très dégradés”, alerte Marie Garnier du collectif “Oui, au
train de nuit”.

Marie Garnier est une adepte du train de nuit qui lui permet régulièrement
de descendre de Paris jusqu’en Ariège. “C’est quand même assez bien fait et
assez confortable de pouvoir passer la journée et dîner à Paris, de prendre
son train à 10h du soir, gare d’Austerlitz. Puis de prendre son petit
déjeuner dans les Pyrénées, à l’autre bout de la France, à 8h du matin”,
nous raconte-t-elle avec enthousiasme. Mais dans quelques semaines, les
horaires vont changer compte tenu des gros chantiers ferroviaires
programmés de nuit. Il va falloir faire passer les trains avant ou après
les travaux.

Le train partira ainsi de Toulouse à 19h43 au lieu de 22h16 et arrivera de
Paris à Toulouse à 7h44 au lieu de 6h30. Conséquences de ce décalage : des
temps de parcours rallongés et une correspondance imposée en TER entre
Toulouse et Latour-de-Carol.

Les usagers comprennent parfaitement la nécessité et la complexité de mise
en œuvre de ces chantiers ferroviaires. Mais “ce que l’on voudrait, c’est
qu’il y ait un petit peu de souplesse et que l’on se pose la question de la
meilleure solution en fonction des travaux nécessaires”, précise Marie
Garnier. Derrière cette remarque se cache l’idée d’itinéraires bis pour
contourner les zones de travaux et maintenir le train de nuit très
plébiscité.

“C’est une action clé qui remet en avant le maillage du réseau ferré grâce
aux “petites lignes”, bien souvent menacées. Elle permettra aux trains
longue distance, trains de nuit et trains de fret, de circuler toutes les
nuits”, explique le collectif “Oui au train de nuit”, dans une pétition qui
a recueilli plus de 3000 signatures en ligne.

Des alternatives à la suppression du train de nuit ou au changement des
horaires existeraient, selon le collectif, pour maintenir une belle
fréquentation sur cette ligne Paris-Toulouse et sur laquelle la SNCF a
investi pour le confort des voyageurs.

“Il faudrait des solutions plus adaptées pour qu’on ne soit pas
complètement à contre-courant de l’Europe qui développe des trains de nuit
partout”, estime Marie Garnier qui tient à ce pas de côté dans la politique
du tout TGV en France.

Source : France Info

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