Intégrer Genève aux relations ferroviaires internationales


La section genevoise de l’Association Transports et Environnement (ATE) a
dévoilé ce jour un état des lieux des liaisons ferroviaires au départ de
Genève, accompagné de propositions d’amélioration. Un an après avoir publié
un document dédié aux enjeux de la ligne Genève – Lyon, il s’agit désormais
de s’intéresser à la desserte de destinations plus lointaines, en offrant
des pistes pour que le train devienne une véritable alternative à l’avion
et à la voiture.

Sur les 10 destinations les plus fréquemment rejointes en avion depuis
Genève, 6 peuvent être atteintes en train depuis Genève en moins de 8
heures. Si la liaison TGV Genève – Paris fait l’objet de 8 allers-retours
par jour, d’autres liaisons offrent en revanche une fréquence plus limitée.
Cela s’ajoute au fait que des lignes permettant de rejoindre Barcelone,
Bruxelles, Rome, Dortmund et la façade atlantique française ont disparu au
fil du temps. Une offre ferroviaire renforcée permettrait de capter des
trajets aujourd’hui réalisés par avion, autocar ou voiture, souvent faute
d’alternative adéquate.

Parmi les destinations envisagées, plusieurs dépendent d’une amélioration
de la relation ferroviaire entre Genève et Lyon. Pour le Nord de l’Italie,
une augmentation des cadences permettrait de soulager la ligne Genève –
Milan – Venise, aujourd’hui saturée, et ouvrirait la porte à une nouvelle
ligne permettant de rejoindre Bologne, Florence et Rome depuis Milan. Les
relations avec l’Allemagne dépendent actuellement de la ligne directe entre
Genève et Bâle, ligne menacée par les restrictions annoncées par les CFF.

Les fréquences, mais aussi le confort, la ponctualité et la sécurité sont
des facteurs déterminants dans le choix du train comme mode de transport.
Les trains de nuit offrent une alternative attractive, mais il faut
aujourd’hui gagner Bâle, Zurich, Turin ou Milan pour en bénéficier. Prévoir
des trains de nuit au départ de Genève permettrait à la Suisse d’être
reliée au Sud de la France et à l’Espagne, ce qui n’est pas le cas
actuellement.

Le risque pour la Suisse est d’être contournée par le trafic international
de voyageur·euses. Disposer de liaisons rapides et capacitaires vers les
lignes à grande vitesse européennes est à ce titre indispensable, par
exemple entre Genève et Berne *via *Lausanne. En termes d’infrastructures,
l’augmentation de la capacité et l’amélioration des conditions
d’exploitation de la ligne Genève – Lyon s’avère absolument vitale. À moyen
terme, dans le cadre de la construction des voies d’accès au tunnel du Lyon
– Turin, un raccordement à la ligne à grande vitesse Paris – Marseille
permettrait de réduire significativement les temps de parcours.

Une exploitation souple des relations ferroviaires internationales requiert
un matériel roulant polyvalent, qui est disponible sur le marché, y compris
pour les lignes à grande vitesse. Une collaboration accrue entre les
multiples opérateurs concernés, voire l’émergence de nouveaux opérateurs,
est souhaitable dans l’intérêt d’un service homogène. Pour offrir une
réelle alternative ferroviaire, les relations doivent être confortables et
attractives, les correspondances doivent être adéquates, la tarification
doit être souple (utilisation d’un billet unique, réductions cohérentes,
possibilité de passer facilement d’un opérateur à l’autre).

Il est désormais nécessaire que Genève et la Suisse disposent d’une
stratégie claire sur le transport international de voyageur·euses. L’offre
ferroviaire doit ainsi pouvoir offrir une alternative attractive aux
trajets actuellement réalisés en avion et en voiture. Cela implique des
accords entre la Suisse et les pays voisins pour améliorer
l’infrastructure, entre les CFF et d’autres opérateurs pour garantir une
exploitation efficace, mais aussi un engagement fort de la Suisse pour
augmenter la capacité de son propre réseau, le rendant attractif pour des
liaisons à grande distance en Europe.

Source : ATE Genève

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