Vers le retour du train nuit Paris – Luchon ?


Depuis plusieurs mois, les Luchonnais peuvent voir “leur” gare entrer dans
la modernité. Des ouvriers sur le toit pour reprendre les marquises, puis
une façade flambant neuve et au final, une gare éclairée dans la nuit,
totalement rénovée.

Une réhabilitation presque symbolique pour la cité thermale, qui voit se
dessiner le retour du train. Un évènement inespéré pour ceux qui, en
novembre 2014, étaient restés figés sur le quai, saluant avec émotion le
départ du dernier train avant l’abandon
<www.ladepeche.fr/article/2014/11/18/1993436-montrejeau-luchon-les-trains-ne-circulent-plus.html>de
la ligne Montréjeau-Luchon.

Cette gare qui désormais éclaire la nuit, rappelle ce jour du 17 juin 1873
et une première inauguration par train spécial des 35,2 km de rails entre
Montréjeau et Luchon. “La fréquentation de la cité thermale a bondi à la
faveur de cette nouvelle desserte” commentent Christian De Miègeville
(association Luchon d’Antan) et Alban Leymarie (ingénieur ferroviaire).
“Grâce à six liaisons quotidiennes avec Toulouse, Luchon est passée de
6 000 personnes pour la saison 1 872 à l’ère de la diligence, à près de
40 000 pour la saison suivante sous l’ère balbutiante du chemin de fer. Il
a contribué, à partir de cette date, à l’essor de la ville en favorisant la
venue en villégiature de touristes des grandes villes – voire de la
Capitale : la Compagnie du Midi a même créé deux liaisons quotidiennes
entre Paris et Luchon à partir du 22 juin 1885″. Une période faste se
dessine alors avec à partir de 1898, un train de nuit bihebdomadaire
reliant Paris à Luchon en un peu plus de 13 heures.

Mais à partir de 1970, le déclin s’amorce pour la liaison ferroviaire.
“Montréjeau-Luchon limite les dégâts grâce à un trafic de marchandises
encore dense jusqu’à Marignac et à une liaison encore directe avec
Toulouse”, détaillent les deux spécialistes locaux.

“La fermeture de l’usine de Marignac en 2001, porte un coup fatal au trafic
de marchandises sur la ligne, et par là même menace la survie de la ligne.
Limitée à une à deux circulations par jour, à faible vitesse, et donc plus
du tout compétitive face à la route, dépossédée de tout trafic fret, sans
avenir de renouvellement, la survie de la ligne était entièrement
conditionnée à son inclusion dans l’ambitieux Plan Rail de la Région
Occitanie. Celui-ci a permis de financer le renouvellement de l’essentiel
du réseau ferré régional entre 2007 et 2013. La ligne Montréjeau-Luchon y
était inscrite, mais sans financement, elle n’a pas pu bénéficier de
l’opportunité d’être renouvelée – condition sine qua non à sa survie”.

Les inondations de 2013 précipiteront la fermeture de la ligne. En
novembre 2014, les derniers trains quittent la gare de Luchon, devant un
public sonné.

“Il faut parler d’une suspension de la voie, non d’une fermeture” lançait
déjà Carole Delga lors d’une réunion publique.

C’est un chemin long de dix ans qui s’ouvrait alors devant la présidente de
Région, afin d’offrir un avenir à Montréjeau-Luchon. Dix ans de démarches,
d’espoirs et de déceptions.

En 2016, lors des États généraux du rail et de l’intermodalité, la Région
Occitanie se prononce en faveur de la réouverture de la ligne. Puis la Loi
Lom offre une porte de sortie, avec un changement d’affectataire. “La ligne
passe de SNCF Réseau à la région Occitanie, détaille Christian de
Miégeville. Ce changement de statut récent est une véritable innovation
puisque Montréjeau-Luchon est la première ligne de chemin de fer du RFN
dont le changement d’affectataire, réclamé par une Région, devient
effectif”. En avril 2023 les études reprennent sous la maîtrise d’ouvrage
de la Région, les travaux préparatoires s’enclenchent en février 2024, pour
une inauguration de la voie prévue le 22 juin prochain.
Source : La Dépêche du Md

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